Troubles de l’oralité chez l’enfant : comment les reconnaître et les accompagner ?

Troubles de l’oralité chez l’enfant : signes, conséquences et solutions pour l’accompagner sans pression et avec bienveillance.

Margot Vire

8/28/20254 min read

Comment accompagner son enfant au quotidien ?

Certains indices apparaissent dès les premiers mois de vie :

  • difficultés de succion ou de coordination lors de l’allaitement ou du biberon ;

  • refus du sein ou du biberon malgré la faim ;

  • régurgitations fréquentes, réflexes nauséeux marqués ;

  • rejet rapide de la tétine ou pleurs persistants pendant les repas.

Je suis Margot Vire, diététicienne-nutritionniste, spécialisée dans la relation à l’alimentation, les troubles du comportement alimentaire, l’obésité, la santé de la femme et la pédiatrie.

👉 Cabinets : Hôpital Américain de Paris – Avenue de la Grande Armée Paris 17e – Avenue de Dunkerque Paris 10e – Ora Santé Levallois-Perret – Pont de Neuilly.
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Qu’est-ce qu’un trouble de l’oralité alimentaire ?

Comment reconnaître un trouble de l’oralité ?

Signes précoces chez le bébé

Signes chez le jeune enfant

Différencier oralité et opposition normale

Quelles conséquences possibles sur la santé ?

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FAQ

Quand faut-il s’alerter et agir rapidement ?

Créer un climat apaisé autour du repas

Jeux et stimulations sensorielles

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Les troubles de l’oralité alimentaire (TOA) correspondent à des difficultés persistantes de l’enfant à explorer, accepter et consommer les aliments, qu’ils soient liquides ou solides.
Ils ne relèvent ni d’un caprice, ni d’une opposition volontaire, mais d’un véritable blocage sensoriel et/ou moteur lié à la sphère oro-faciale.

En France, 1 enfant sur 4 est ou a déjà été concerné par un trouble de l’oralité. Ces enfants sont parfois perçus comme “compliqués” ou “exigeants”, ce qui conduit souvent à une incompréhension de leur entourage. Pourtant, sans accompagnement, ces difficultés peuvent impacter la santé physique et émotionnelle de l’enfant.

Au moment de la diversification, les troubles de l’oralité se traduisent souvent par :

  • refus des morceaux et maintien prolongé des textures lisses ;

  • hypersensibilité aux textures (haut-le-cœur, vomissements, grimaces) ;

  • refus sélectif de certains groupes d’aliments (par ex. aliments filandreux, granuleux, croquants) ;

  • repas anxiogènes, vécus comme une épreuve autant pour l’enfant que pour les parents.

Il est normal qu’un enfant traverse une phase d’opposition alimentaire entre 12 et 18 mois (“Non ! Je ne veux pas !”). Mais contrairement à un trouble de l’oralité, ce refus reste limité dans le temps et ne met pas en danger la croissance de l’enfant.

👉 Les signes d’alerte d’un vrai trouble de l’oralité : durée (plusieurs mois), intensité (crises, vomissements) et conséquences sur la croissance et la santé.

Un trouble de l’oralité non pris en charge peut avoir un impact important :

  • Carences nutritionnelles : refus de fruits, légumes ou protéines entraînant des déficits en fer, calcium, fibres ou vitamines.

  • Retard de croissance : cassure de la courbe staturo-pondérale si l’enfant limite fortement ses apports.

  • Problèmes de digestion : constipation, reflux, inconfort liés à une alimentation restreinte.

  • Impact psychologique : stress des repas, sentiment de culpabilité chez les parents, isolement social (repas à l’école, invitations compliquées).

La prise en charge est toujours pluridisciplinaire :

  • Le pédiatre : pour évaluer la croissance et écarter toute cause médicale (reflux sévère, allergie, trouble neurologique).

  • L’orthophoniste spécialisée en motricité oro-faciale : travaille la succion, la mastication, la déglutition et la sensorialité.

  • Le diététicien-nutritionniste : adapte l’alimentation pour éviter les carences, propose des recettes et un accompagnement progressif.

  • Le psychologue (parfois) : si le trouble entraîne une forte anxiété ou s’intègre dans un contexte de trouble du développement.

  • Bannir les pressions, le chantage ou le forçage (“Tu ne sortiras pas de table tant que tu n’as pas fini !”).

  • Favoriser la convivialité et l’imitation : manger ensemble, proposer mais sans obliger.

  • Valoriser chaque petit progrès, même symbolique (sentir un aliment, le toucher, le porter à la bouche sans le manger).

  • Les enfants avec TOA ont besoin de réapprivoiser les aliments à travers des activités ludiques :

    • manipuler la nourriture avec les mains (pâte à modeler alimentaire, purées colorées) ;

    • explorer les textures à travers des bacs sensoriels (riz, semoule, pâtes crues) ;

    • jeux d’imitation avec les poupées ou cuisines miniatures ;

    • activités créatives (dessiner des aliments, inventer des histoires de repas).

  • Respecter les textures acceptées par l’enfant, puis évoluer par petites étapes (purée → écrasé → petits morceaux).

  • Proposer des recettes familiales adaptées : sauces mixées, veloutés enrichis, galettes tendres.

  • Introduire progressivement de nouveaux aliments mélangés à ceux déjà tolérés.

  • Ne pas hésiter à enrichir les plats (huile, poudre d’amande, fromage râpé, lait en poudre) pour couvrir les besoins nutritionnels même en petites quantités.

  • Une consultation s’impose si l’on observe :

    • un amaigrissement ou une stagnation pondérale prolongée ;

    • un refus persistant des morceaux après 18–24 mois ;

    • un répertoire alimentaire très limité (moins de 10 aliments consommés régulièrement) ;

    • des repas sources de pleurs, de vomissements ou d’anxiété intense.

    👉 Plus la prise en charge est précoce, plus l’enfant progresse facilement.

  • Quelle est la différence entre un enfant difficile à table et un trouble de l’oralité ?
    Un enfant difficile traverse une phase passagère d’opposition. Dans un TOA, les refus sont persistants, intenses et impactent la croissance ou la santé.

  • Mon enfant refuse les morceaux, dois-je m’inquiéter ?
    Un refus avant 12–15 mois peut être normal. Au-delà, surtout si l’enfant ne progresse pas malgré les essais, il est recommandé de consulter.

  • Quels jeux sensoriels peuvent aider un enfant avec un trouble de l’oralité ?
    Manipuler les aliments, explorer les textures dans des bacs sensoriels, jouer à la dînette, inventer des histoires autour des repas.

  • Est-ce que les troubles de l’oralité disparaissent avec le temps ?
    Sans accompagnement, ils persistent souvent et peuvent même s’aggraver. Avec un suivi adapté, la majorité des enfants évolue favorablement.

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